Richard Texeira mesure la symbolique que représente sa prise de quartiers dans l’ancien cinéma Alhambra, place de la République. Sûr de son coup, il veut faire d’Au Bureau un lieu de vie où « plaisir » est le maître mot.

Richard Texeira mesure la symbolique que représente sa prise de quartiers dans l’ancien cinéma Alhambra, place de la République. Sûr de son coup, il veut faire d’Au Bureau un lieu de vie où « plaisir » est le maître mot.

Dijon s’ouvre à de nouveaux horizons gourmands avec l’ouverture, place de la République, d’une brasserie Au Bureau. Le puissant groupe Bertrand avait tout intérêt à poser son piano en plein cœur de la « cité de la gastronomie ». Depuis le début, son heureux exploitant Richard Texeira en est convaincu.

Par Alexis Cappellaro – Photos : Christophe Remondière

En cuisine comme en affaires, Richard Texeira est un amateur des recettes simples et efficaces. Avec son nouvel établissement, l’Autunois a changé le destin du cinéma l’Alhambra et sait qu’il ne bouleversera pas la gastronomie bourguignonne. Cela tombe bien, il n’est pas venu pour ça. « Je veux donner du plaisir aux gens, en faisant d’Au Bureau un vrai lieu de vie et une brasserie de qualité », pose-t-il dans un ton calme qui lui est propre. Cuisinier de formation, barman, maître d’hôtel, directeur de restaurant, Richard
a plus de vingt cinq ans d’expérience dans le domaine. De quoi avoir la tête sur les épaules. Avec sa femme Nathalie, aussi du métier, ils ont vendu leur hôtel Chalgrin dans le XVIe arrondissement de Paris pour se lancer corps et âme dans l’aventure bourguignonne.

Un homme du cru

C’est peu dire que le projet, dans les cartons depuis 2015, était d’envergure : 2,5 millions d’investis, 300 couverts, une trentaine d’employés, ouverture sept jour sur sept et parfois jusqu’à deux heures du matin… Naturellement calme et patient, Richard a immédiatement été « convaincu qu’il s’agirait d’un repère pour beaucoup de monde ». Vincent Grellier, directeur des opérations de la franchise, n’a pas de mal à le confirmer. « Richard, c’est quelqu’un du cru. C’était un gros avantage. Je l’ai senti très emballé à l’idée de se lancer dans un projet aussi singulier. Il a eu un vrai coup de cœur et une capacité à se projeter en voyant l’Alhambra encore dans son jus. »

Pas dupe, Richard sait qu’en restauration plus qu’ailleurs, les petits commentaires sont le lot des nouveaux arrivants. « Certains m’ont un peu pris pour un fou », sourit-il. Pourtant, la cohérence et l’esthéthique du lieu, nourri de sa vie antérieure, ainsi que la force du groupe auquel il est adossé lui font tracer sa route. Chacun son assiette et les clients seront bien gardés.

Puis, le restaurateur a réveillé un morceau du patrimoine dijonnais. Il a le droit d’en être fier. « L’Alhambra, ça interpelle toutes les générations. Les anciens le redécouvrent, souvent émus, quand les plus jeunes apprennent qu’il existait ici un cinéma mythique. Nous ne voulions surtout pas dénaturer cette âme-là. » Aussi a-t-il pris soin de sublimer le balcon à l’italienne et d’installer un grand écran pour des vidéoprojections de films et d’événement sportifs. « Gérard Parmentier, ancien pianiste de l’Opéra de Paris, viendra jouer les dimanches sur un film muet. Cela fera une chouette ambiance piano-bar au cœur de l’automne et de l’hiver », se languit le propriétaire jamais à court d’idées.

Franchisé, pas aseptisé

Être franchisé ne veut donc pas dire aseptisé. « Notre ADN plait, avec cet esprit pub chaleureux et élégant, reprend Vincent Grellier. aDSC03817-1Notre force est de savoir s’implanter quelle que soit la configuration du lieu. Ce qui donne au final des établissements à la charte identique mais avec une âme bien différente. » D’autant qu’en cuisine, le tronc commun n’empêche pas la prise d’initiatives « pour s’adapter à l’identité locale ». En témoigne cette belle carte de crus locaux que Richard s’efforcera de proposer. Tout bénéf pour le groupe Bertrand, qui a enfin pu poser un pied en Côte-d’Or et pas n’importe où. « C’est même étonnant qu’on n’ait pas pu s’installer à Dijon avant, concède l’expert. Une métropole de plus
de 250 000 habitants, un centre-ville très captif avec le tramway, cette notoriété gourmande dans tout le pays avec Cité de la Gastronomie…
 » Tout cela était en effet du pain béni pour un réseau de franchises « en constante progression, qui compte plus de 110 établissements ». On en prend le pari, celui du 2 place de la République n’a pas fini de faire parler de lui.

Au Bureau, 2 place de la République – 03.45.49.38.28

www.aubureau-dijon.fr.