Depuis qu’on y donne des concerts et qu’on y invite des DJ, le Bar by La Cloche encourage de manière délicieuse la réappropriation par les Dijonnais du prestigieux hôtel. L’élégance et le bien-être sont tout sauf les ennemis de la simplicité. Les mondes se croisent en chantant. Musique maestro !

La Cloche est le plus bel établissement hôtelier de la Métropole. Elle est ce monument emblématique local dont l’histoire s’écrit depuis bientôt six siècles. Avant de planter ses allures haussmanniennes là où elle se trouve, elle avait, en 1424, sous le nom de L’Hostellerie de La Cloche, pignon sur la rue Guillaume, l’actuelle rue de la Liberté.

Déjà, l’établissement était fréquenté par les personnalités de son époque. Ce n’est qu’en 1884 que sera inauguré le nouvel hôtel, à quelques mètres de là, au cœur d’un Dijon modernisé. Un rayonnement qui se prolongera jusqu’à sa chute, dans les années 70. Des investisseurs bienveillants finiront par le sauver in extremis d’une destruction programmée par les promoteurs. Une inscription de sa façade aux Monuments historiques l’éloignera des convoitises les plus impensables. La Cloche sera sauvée par le gong. Et par les Dijonnais.

Bar by Dijon

Quand on regarde l’établissement aujourd’hui, intégré à la collection des hôtels de charme MGallery Hotel Collection, somptueusement et humainement restauré, on n’imagine pas à quoi il a échappé. Les vieux Dijonnais s’en souviennent pourtant. Ils lui vouent une affection sincère, protectrice, comme ils peuvent en avoir une avec les halles (un temps menacées elles aussi), ou le Palais des ducs, désormais protégé par son magnifique environnement muséographique, face à une place de la Lib totalement sortie de l’étouffement automobile. La Cloche et son évolution appartiennent au renouveau d’une ville qui, tout en misant sur le bien-être et l’accessibilité, protège son prestigieux passé.

La réussite doit beaucoup à la ténacité et à la solidité de la famille Jacquier, propriétaire depuis 1984. Ces professionnels de l’hôtellerie ont conservé l’âme des lieux, en continuant à y accueillir de jolis pensionnaires. Le livre d’or de la maison est un impressionnant who’s who. Mais tout a été fait pour que La Cloche entretienne en même temps son lien affectif avec la population locale. C’est en partie au bar, totalement adapté aux rencontres sereines, que la mayonnaise de l’art de vivre et du bien-être prend.

On y vient pour le Tea time entre copines, pour une énième discussion apaisée autour d’un contrat à affiner, pour une interview (c’est monnaie courante !) ou(et) fumer un cigare (le fumoir magique de Dijon). On peut bien évidement y savourer un cocktail (une spécialité maison) ou une planche à grignoter avec un bourgogne issu d’une belle carte (le caveau n’est pas loin non plus). L’option du spa (le top du top dans le genre) est totalement intégrée à cet environnement qui, le dimanche, place le brunch au cœur de la convivialité raffinée.

Swing et cocktails

Plus local, on ne fait donc pas. De 10 à 23 heures, le Bar by La Cloche est le ticket d’entrée d’une destination feutrée et colorée, qui ouvre aux dijonnais le palais de tous les plaisirs. C’est encore plus vrai lorsque la musique s’en mêle. Si Antoine Muñoz se met de façon un peu usurpée dans la peau d’un pianiste (qu’il n’est pas en réalité), le directeur de l’établissement n’en demeure pas moins le chef d’orchestre d’une programmation qui propulse La Cloche dans un monde de divertissement et de convivialité, sans se défaire de son élégance naturelle.

Jusqu’à minuit le vendredi et le samedi soir, c’est ambiance DJ lounge. Régulièrement aussi, des artistes donnent concert. Les soirées Swingtime, les premiers lundis de chaque mois, du saxophoniste Nicolas Fourgeux (voir notre article sur Dijon Jazz & Saveurs), agrémentés par la venue de chanteuses de talent (Cecil L. Recchia, Leslie Lewis, Gilda Solve…), font désormais partie de ce décor délicieusement mélodique proposé par le Bar by La Cloche.

Joyeux, décomplexés et amoureux des lieux, les autochtones y croisent les locataires chanceux d’un hôtel qui s’impose comme le plus vivant des monuments dijonnais. Ici, la musique fait encore mieux qu’adoucir les mœurs, elle leur donne du rythme.