Antoine Munoz, le directeur du mythique établissement, est particulièrement fier de faire rayonner l’image d’un Dijon haut de gamme, accueillant et discret.

Antoine Munoz, le directeur du mythique établissement,
est particulièrement fier de faire rayonner l’image
d’un Dijon haut de gamme, accueillant et discret.

Vitrine de Dijon, l’hôtel 5 étoiles est sorti de 20 mois de travaux au terme desquels il a gagné 20 chambres et s’est délibérément ouvert sur la ville notamment à travers une remarquable mise en lumière. Ding dong ! Visite guidée.

Par Arnaud Morel – Photos : Christophe Remondière (sauf mention contraire)

Passé le nouveau porche d’entrée rond, c’est un univers haut de gamme et empli de quiétude qui s’offre aux visiteurs. Depuis 1884, le Grand Hôtel La Cloche règne sur le segment de l’hôtellerie de luxe à Dijon. Pourtant, l’histoire de cette grande dame n’a jamais été un long fleuve tranquille :  délaissée, elle ferma même ses portes en 1974, passant à deux doigts d’une démolition pure et simple. Rachetée par la dynastie hôtelière Jacquier, elle revit à partir de 1984 puis s’ouvre à un nouveau destin en engageant ces dernières années un chantier titanesque – 20 mois de travaux et près de 10 millions d’euros d’investissements.

Pape de la lumière

Le résultat est à la hauteur de l’effort : le rez-de-chaussée du superbe immeuble haussmannien autrefois cloisonné invite désormais à une libre déambulation, entre les œuvres d’art, les petits espaces salon et l’immense bar. « Nous avons déplacé le bar, qui a pris la place du salon Napoléon. Tous les premiers lundis du mois, nous organisons une soirée jazz qui draine un public de plus en plus fidèle », se félicite Antoine Munoz, le directeur de l’établissement. Les résultats s’avèrent effectivement impressionnants, avec un chiffre d’affaires multiplié par près de 7 pour le nouveau bar de La Cloche.

La Cloche s’ouvre à la ville, et invite les Dijonnais à boire un verre, mais aussi à la détente, avec un tout nouveau SPA de plus de 200 m2. Bassin avec ligne de nage à contre-courant, douche à ambiance, sauna, hamman, et salles de soin sont accessibles aux clients mais aussi aux visiteurs, qui peuvent maintenant passer par une entrée ouverte à l’angle de la rue Devosges. Creuser le bassin, au sous-sol de l’immeuble, a relevé du défi. Imaginez la mini-pelleteuse excavant à tout va alors même que l’hôtel continue à fonctionner. « Nous n’avons pas fermé pendant les travaux, imposant un cahier des charges très strict aux entreprises qui officiaient, note le directeur. Nous prévenions les clients des risques de bruit et ils se sont tous montrés vraiment très compréhensifs. »

Pour renforcer encore le lien entre l’établissement et la ville, un éclairage novateur, entièrement en LED, conçu par le pape de l’architecture lumière Alain Guilhot (ndlr : un pionnier du métier dans les années 1980, auteur de nombreuses réalisations dans le monde, de Marrakech à Kuala Lumpur), met en avant la façade, et s’adapte aux événements du moment : elle vire au rose pour la prévention du cancer du sein, au rouge pour accueillir une grande délégation chinoise, ou en vert pour la Saint Patrick.

Animaux à facettes

La nouvelle décoration, imaginée par Frédéric Grosjean d’ADN Paris, joue sur de subtiles nuances de gris et d’or, rehaussées par du mobilier design. Et incite à la découverte, plaçant à de nombreux endroits des sculptures, notamment des animaux à facettes de Richard Orlinski. Un gorille rouge marque l’entrée, un fauve doré la salle du restaurant bistronomique « Les Jardins by La Cloche ». Au centre de la cour intérieure, un ours blanc, référence sans doute à l’ours Pompon, excite l’imagination et, parfois, les idées farfelues des clients. L’un d’entre-eux a ainsi eu envie de le chevaucher, sans se rendre compte qu’il trônait au milieu d’une pièce d’eau. Résultat, un beau gadin, deux côtes cassées et une addition très salée pour le client !

Terroir toujours, ce sont des citations d’écrivains bourguignons – Colette et Lamartine –  qui ornent la moquette des couloirs de l’hôtel. Ceux-ci connectent la nouvelle aile Devosge avec le corps historique du bâtiment. Les chambres, elles, s’ornent d’œuvres du musée des Beaux-Arts, que le client peut scanner avec un QR code pour obtenir des informations supplémentaires. On n’arrête pas le progrès.

Montrachet by night

La Cloche propose 88 chambres, agrandies, toutes équipés d’une salle de bains (ou de douche), avec toilettes séparées. Les suites se situent au dernier étage, avec, comme clou de la visite, la suite Montrachet : 105 m2, 2 chambres, plusieurs espaces salons, une petite cuisine, deux salles de bains. Avec un prix moyen à 165 euros pour une chambre de base, La Cloche demeure l’un des 5 étoiles les plus abordables de France. Pour ce prix, le client jouit du SPA, d’une salle de sport, et même d’un petit cinéma de 17 places. Autrement dit, l’excellence de l’art de vivre à la bourguignonne, en toute intimité.

On nous l’assure, de Dijon ou d’ailleurs, tous les clients ont le même son de cloche.