INNOV’events est l’agence événementielle d’entreprises qui monte à Dijon. Dans une époque impossible, sa dirigeante Marine Pacotte a pourtant trouvé des ressources insoupçonnées pour progresser encore. Son alter ego et chef de projets Juliette Wrobel-Hermosa y veille de la même manière. Focus sur ce duo doué.

Toujours faire confiance à ses qualités naturelles. Marine, son truc à elle, c’était d’organiser des courses en sac dans le jardin familial, des cousinades spectaculaires, l’anniversaire de ses proches… Demandez au petit frère le souvenir qu’il garde de son passage à l’âge adulte, vous comprendrez. Créer l’événement commence par ça. « Il faut aimer les gens, leur apporter de la joie et s’en nourrir dans la discrétion. C’est leur événement, jamais le mien », prévient en douceur la directrice d’INNOV’events Dijon. Ses team-buildings, séminaires et autres soirées à thèmes profitent de ce sens inné de la communion. L’événementiel, on a failli l’oublier, c’est aussi l’esprit de fête. Sur ce point, avoir une maman originaire de Nouvelle-Calédonie peut aider à construire une personnalité solaire. Ensuite, au contact de l’autre, on apprend à connaître son environnement et les professionnels qui le composent, à entretenir des relations de confiance, à se distinguer dans un univers hautement concurrentiel. Et, au bout du chemin, « à mobiliser rapidement tout un réseau d’experts. Quand un client veut faire profiter à ses équipes d’un séminaire sur le thème d’un fameux jeu télé de TF1, il faut développer une intelligence collective passionnante, bien souvent en interaction avec d’autres INNOV’events en France ».

Révélation au pays des kiwis

D’un profil plutôt commercial et gestionnaire, Marine s’est révélée à l’événementiel en Nouvelle-Zélande. « J’y ai appris beaucoup pendant deux ans, notamment au niveau de l’ouverture d’esprit », résume l’ancienne « cheffe d’orchestre » de l’Alliance française d’Auckland. 2019 sonnera le retour au bercail. À la fin de cette année, mûre comme une belle grappe de chardonnay, la Dijonnaise se lance dans l’aventure INNOV’events, convaincue par « la force d’un réseau, un excellent référencement et une réputation grandissante avec une trentaine d’agences en France aujourd’hui ».

Dans la foulée, un virus absent de la guest list est venu jouer les trouble-fêtes. Après un rapide réajustement, « nous avons toujours été là, d’une façon ou d’une autre, Covid ou pas », se satisfait la dirigeante, fière d’assumer ses engagements du haut de ses 27 ans. L’époque fut aussi l’occasion de progresser durablement sur le digital. Avec son inséparable chef de projets Juliette Wrobel-Hermosa, leur investissement sur ce point a été total. Au point d’élaborer à deux un catalogue événementiel qui sert aujourd’hui de référence pour toute la franchise. « Les entreprises voulaient garder le lien, elles ont adoré la proposition. » Et avoir pour compagnon-associé Damien, un développeur web toujours prêt à aider, c’est aussi utile, pas vrai Marine ? « Ce genre de format hybride, que l’on nomme « phygital », c’est l’avenir. Il peut relier avec la même intensité des collaborateurs à tous les endroits du monde. Il plait, à condition de bien l’anticiper et de trouver des concepts originaux. Nous allons y avoir recours de plus en plus souvent. »

Le Medef, signe de confiance

L’arrivée de Juliette à l’été 2020 constitue un tournant. Sa personnalité a tout d’une bénédiction. À 25 ans, elle a déjà une vie bien remplie dans le domaine. L’agence trouve une harmonie nouvelle dans cette rencontre entre deux jeunes femmes faites pour s’entendre. L’une comme l’autre a foi en tout ce qu’elle peut entreprendre, défend une vision noble d’un métier exigeant, à taille humaine, avec une interlocutrice unique. « Ça a tout de suite matché. D’ailleurs, on dit souvent les mêmes choses en même temps ! », s’étonne encore Juliette.

Il faut le voir à l’œuvre, ce duo doué, à l’heure où tout le monde roupille, dans le moelleux d’un siège de La Cloche, l’ordinateur greffé aux genoux, en train de débriefer encore et encore une journée de séminaire avant de se projeter sur les activités du lendemain… Ou bien parcourir, en l’espace d’une journée au château de Brognon, 16 kilomètres à pied. Ça use vous-savez-quoi. L’événementiel est une course sans fin. Marine et Juliette ont le cœur d’un marathonien.

Ce goût de l’effort porte sérieusement ses fruits. Séduit, le Medef de Côte-d’Or a fait confiance à la jeune agence dijonnaise pour son université d’été, le 9 septembre. Une édition aux codes bousculés, avec ce fameux format hybride entre présentiel (à l’Écrin de Talant) et diffusion numérique. Le thème n’a rien de celui d’une kermesse d’école : « Effondrement et émergence, la jeunesse comme levier du changement. » Il faut donc apporter des propositions concrètes, maîtriser les subtilités du sujet, s’intéresser à la vraie vie des entreprises, injecter une dose d’espoir après une période aussi morose… Et mettre le même niveau d’exigence que pour les 18 ans du petit frère. De toute façon, Marine ou Juliette, Juliette ou Marine, c’est du pareil au même : elle ne savent pas faire autrement. On n’échappe pas à ses qualités naturelles. —


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