La nouvelle directrice de l’Office de tourisme de Dijon Métropole est allemande et revendique un parcours de haut niveau depuis une trentaine d’années en France. Cordula Riedel vit cette nouvelle aventure avec énergie et sûreté de l’expérience. À peine ses marques prises, la pétillante quinqua part en conquête.

C’est une recrue de luxe que vient d’embaucher Dijon Métropole pour muscler son attractivité en matière de tourisme d’affaires et de tourisme international. En confiant les rênes de son agence touristique à Cordula Riedel, qu’il nous soit permis de l’écrire, la collectivité a fait le choix de l’expérience. Cette pétillante femme de 59 ans (encore quinqua, n’est-il pas ?) a connu différents endroits de France, aux typologies marquées, de Biarritz à Amiens, en passant par Strasbourg. Elle aussi découvert les joies de partenariats transfrontaliers entre la France et l’Allemagne, sans oublier une expérience belge. 

Strasbourg-Belgique-Strasbourg

Native de Cologne, elle s’est installée dans l’Hexagone il y a trente ans. « Je suis tombée amoureuse d’un petit Français », glisse-t-elle, guillerette. Elle « fait ses classes » dans l’hôtellerie à Biarritz, puis prend la direction commerciale de Biarritz Tourisme, chargée notamment de développer l’offre de congrès. Elle restera 15 ans en poste, témoin et acteur de la mue de la ville d’une simple cité balnéaire d’été en une destination touristique majeure douze mois par an. Suivront des expériences à Strasbourg, en tant que directrice du commerce et du tourisme à la CCI, puis en Belgique, où elle dirige deux salons professionnels d’Artexis, leader belge du domaine, avant un retour à Strasbourg.

Cordula devient secrétaire générale de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, structure de coopération transfrontalière franco-allemande. « Je ne voulais pas m’éloigner de l’Allemagne, mes parents étaient âgés et malades et j’ai tenu à m’occuper d’eux. C’était ma responsabilité. Ils sont morts tous les deux chez eux, et pas dans un Ehpad déshumanisé », commente-t-elle sobrement. Cordula sort éreintée de cette époque, d’autant qu’elle expérimente les incompréhensions culturelles entre 52 élus français et allemands, qu’il n’est pas toujours facile de mettre au diapason. Elle fait un bref retour en Allemagne, à Francfort, avant de prendre la direction de l’OT d’Amiens, où elle construit une offre touristique au niveau d’Amiens Métropole et du pôle métropolitain du Grand Amiénois. Finalement, pour se rapprocher de la famille de son compagnon, originaire de Franche-Comté, elle postule auprès de Dijon Métropole, qu’elle a rejoint courant février 2022.

« Que Dijon fasse destination »

« Je suis encore en phase de découverte, mais je suis déjà ébahie par la beauté du centre-ville », explique-t-elle. Sa feuille de route va évidemment la conduire à développer l’attractivité internationale dijonnaise, autour de la Cité de la Gastronomie et du Vin. « Je vais travailler à consolider l’image viticole et gastronomique de Dijon qui représente le fameux kilomètre zéro de la route des vins. Dijon reste une destination de passage, il faut que les visiteurs sachent qu’ils peuvent rester ici plusieurs jours, qu’il y a une multitude de choses à faire et à découvrir. Il faut, pour résumer, que Dijon fasse destination », précise-t-elle. Pour y parvenir, Cordula s’appuiera sur une petite équipe dynamique, qui a déjà fait progresser l’offre locale et évolue dans des locaux entièrement rénovés. Elle compte développer la coopération touristique avec les instances départementales et régionales, en déployant des trésors de diplomatie pour convaincre certains élus plus habitués à la concurrence qu’à la coopération. Tout cela fait partie du job, vous ne lui apprendrez rien.

Autre mission de taille : relancer l’offre professionnelle de congrès et d’affaires, fragilisée par la crise sanitaire et un palais des congrès dijonnais vieillissant. « La délégation de service public du palais des congrès va être renouvelée d’ici la fin de l’année par appel d’offres. La ville étudie les solutions d’amélioration et de rénovation de cet outil indispensable. Il s’agira d’un beau et d’un gros chantier qui doit nous permettre de nous mettre en ordre de marche. Repenser l’offre passera sans doute par la création d’un bureau des congrès, pour aller proactivement au-devant des clients », pronostique l’experte, visiblement concernée par ses dossiers. Outre la rénovation de la partie congrès, Cordula Riedel sent bien que les filières d’excellence dijonnaises, comme la santé ou de l’agroalimentaire, sont des atouts désignés pour attirer les professionnels de tout le pays. Cela tombe bien, au fil de sa carrière menée avec passion, Cordula a dû en rencontrer quelques uns.