Les 1, 2 et 3 juillet, le Palais des Congrès de Beaune accueillera Prestige Auto Beaune. Parmi les incroyables marques d’hypercars et de supercars qui provoqueront à coup sûr l’émerveillement, Ferrari sera l’invitée d’honneur de cette première édition. Petite mise en bouche chez Gauduel Sport, le concessionnaire lyonnais du constructeur italien.

Hypercar ou supercar ? Certains disent que la première est une sportive haut de gamme, exclusive et inaccessible au commun des mortels. D’autres que la deuxième se démarque par son esthétisme unique, ses performances, sa technologie et, bien sûr, son prix déjà très élevé. La frontière entre les deux est parfois ténue. Sur la question, les avis divergent. Mais tous se rejoignent pour dire que le rêve et l’inaccessible sont deux sentiments siamois à la croisée des chemins de ces catégories reines du monde automobile.

Des hypercars et des supercars, il y en aura pléthore les 1, 2 et 3 juillet prochains, au Palais des congrès de Beaune. Elles ont pour nom Aston Martin, Koenigsegg, Quarkus, Maserati, Bugatti, De La Chapelle, McLaren, Porsche, etc. Elles côtoieront des marques non moins prestigieuses de montres, dont l’artisanale franc-comtoise Pequignet (cocorico !), car en organisant la première édition de Prestige Auto Beaune, Laurence et Serge Bierry, les dirigeants de Prestige Events BFC, ont souhaité ajouter un peu de temps précieux, celui de la haute horlogerie, au grand rêve mécanique.

800 chevaux cabrés

Surtout, il y aura un invité d’honneur, identifiable par son célèbre cavallino rampante : Ferrari. La marque de Maranello sera représentée par l’un de ses six concessionnaires français, Gauduel Sport à Lyon. Difficile alors de ne pas se rendre sur place, à Limonest plus précisément, pour comprendre pourquoi cette attirance pour la voiture d’exception tourne à plein régime dans la tête des passionnés. Alors que le cheval cabré renoue avec le sommet de la F1, poussons la porte de ce temple de la beauté italienne, et arrêtons-nous de suite devant les plus beaux « jouets » du hall d’exposition : les Monza SP1 et SP2.

SP1 et SP2 indiquent qu’elles ont respectivement 1 et 2 places. Ces barquettes s’imposent par leur beauté hors du temps. Elles ont un faux-air revival, inspiré de la fabuleuse 166 MM Barchetta de 1948. À l’évidence, elles ne sont pas taillées pour un pique-nique familial. Avant d’en prendre le volant, une préparation s’impose.

Ces monstres de puissance et de technologie, avec leur moteur de 6,5 litres sous le capot, fort long d’ailleurs, lâchent plus de 800 chevaux. Plus de 300 km/h de pointe et le 200 en moins de 8 secondes : la Monza n’a pourtant ni toit ni pare-brise. Pas tout à fait en réalité, puisque Ferrari a breveté, pour la belle italienne, un pare-brise virtuel « constitué d’une lame intégrée au carénage qui canalise le flux d’air vers le haut, au-dessus de la tête du pilote ». On n’arrête pas le progrès. L’exception n’a paraît-il pas plus de limite que de prix. Faux. Loger la Monza dans son garage implique de signer un chèque de plus de 1,6 million d’euros… sans compter quelques taxes gouvernementales croquignolettes qui n’ont rien d’un pourboire.

Une Ferrari par jour

N’allez pas croire pour autant que les clients manquent. C’est plutôt l’inverse. Avoir sa Monza à la maison, ça se mérite. Il faut montrer patte rouge, avoir déjà un passé de ferrariste et pas seulement un gros compte en banque. On doit même en passer par un accord moral, un peu à la façon dont la Romanée-Conti gère ses allocations, pour ne pas se laisser aller à la tentation spéculative. En 2019, on a ainsi signalé sur Leboncoin, la mise en vente d’une SP2 pour un montant de 2,5 millions d’euros. Chouette bascule… En France, Ferrari est représentée par six concessions. Il se vend dans le pays, peu ou prou, une Ferrari par jour. Le marché de l’occasion est du même tonneau. Sauf accident, une voiture de ce calibre, ça se conserve et ça se revend.

Arnaud Gauduel, concessionnaire de la troisième génération, est quant à lui né dans le monde de l’auto. Ses aïeux ont vendu toutes sortes de marques, jusqu’à ce que la famille se concentre sur le fleuron de Maranello. Son frère Xavier gère la partie immobilière du groupe. Lui assume sa passion indéfectible pour l’auto, jusqu’au bout du talon-pointe, en pilotant régulièrement une BMW 2800 CS ou une Ferrari 308 GTB, comme ce fut le cas dans le Tour Auto.

Une communauté

À Limonest, Gauduel Sport emploie une vingtaine de personnes. Parmi elles, un homme au rôle stratégique, Stéphane Albregue. « Tout le monde vient ici, on n’est pas dans le statut social, prévient le marketing manager. On reçoit beaucoup de chefs d’entreprise mais avant tout des passionnés qui reviennent un peu comme chez eux, car nos clients recherchent avant tout une émotion. ». À l’image de ce patron d’une fonderie de la région, qui débarque en bleu de travail pour s’offrir son ticket d’entrée dans la communauté des ferraristes. Y avoir accès est aussi un rite. « L’acte de vente passe par l’expérience », rappelle Stéphane, qui accompagne régulièrement ses clients jusqu’en Bourgogne, comme au beau Domaine de Rymska, près de Couches en Saône-et-Loire, pour leur laisser le temps d’appréhender l’univers de la marque.

On devient généralement ferrariste par la porte de l’occasion, notamment parce que celle-ci échappe aux taxes exorbitantes pratiquées sur le neuf, soit 40 000 euros et plus. Puis on progresse dans la communauté, au gré de ses possibilités de chacun. Loin des hypercars, une Ferrari vaut quand même en moyenne entre 200 000 et 300 000 euros. Au sommet de la gamme, on multiplie la somme par quatre ou cinq. Début juillet, on verra sans doute à Beaune, la toute dernière star de Ferrari, l’impressionnante 812 Competizione, produite à 999 exemplaires dans le monde, pas un de plus. Pas la peine de vous donner le prix, elles sont déjà toutes vendues. De toute façon, sur le marché de l’exclusif, ce prix ne fera que grimper, aussi vite que les tours du mythique V12 dont la 812 est équipée.