Lapierre vient de fêter les cinq ans de son magasin expérientiel route de Langres. La marque de cycles dijonnaise veut maintenant en faire un partenaire incontournable d’une métropole de plus en plus cyclo-compatible. Le point avec son manager Boris Jacquot.

« Une évidence compte tenu de notre histoire. » Ainsi parlait Gilles Lapierre en juin 2017, au moment d’inaugurer le Lapierre Experience Center. Passant le cap des 70 ans, la marque de cycles dijonnaise venait de s’offrir, route de Langres, un outil d’un genre nouveau, épousant les codes de son époque. À un tour de roue de la Toison d’Or, l’idée était de disposer de son propre point de vente, en complément des deux revendeurs indépendants historiques installés au centre-ville. Le côté « expérience » en plus, tout est dans le nom. 

De quoi muscler sérieusement la présence de Lapierre sur le territoire dijonnais, en lien direct avec le site de production au sud de la métropole qui concerne encore aujourd’hui 120 emplois et 25 % des 130 000 vélos assemblés chaque année. L’Experience Center avait donc créé la sensation. Un bel espace de 500 m2, joliment achalandé, conçu comme un point de rencontres de passionnés pour des sorties et lancements de produits, incluant une « fitroom » pour régler très finement la monture à son cavalier, un atelier de réparation pour assurer le SAV… Séduits, tous les médias spécialisés avaient relayé cette grande nouveauté, confirmant au passage la cote d’amour de Lapierre. 

Sur un plateau

Le site n’a pas non plus échappé au récent phénomène vélo. Il fut littéralement pris d’assaut au plus fort de la tempête sanitaire, alors que chacun remettait en question ses modes de déplacement et ne jurait que par les balades au grand air. « Nous recevions individuellement chaque client, mesures sanitaires oblige, et la queue allait jusqu’au bout du parking. Deux heures d’attente et ça ne désemplissait pas », se souviennent encore les employés.

L’Experience Center arrive maintenant à un plateau de son existence. Il faut relancer la machine, encore mieux faire connaître sa valeur ajoutée, investir le champ sportif et événementiel dijonnais. Le magasin a pignon sur rue mais cela ne fait pas tout. « Le spot est idéal, sur un carrefour parmi les plus fréquentés de la métropole, mais on ne nous connait pas encore assez », concède volontiers Boris Jacquot. 

Le nouveau manager de l’Experience Center, 28 ans dont dix de triathlon, connait bien le milieu. La marque a confié à ce dynamique Jurassien une mission de la plus haute importance : gérer tous les aspects de l’animation du site. Lapierre est vouée à devenir de plus en plus « premium », il faut donc soigner les moindres détails et aller plus loin sur le terrain « expérientiel » comme on dit aujourd’hui. Le client ne veut plus d’une boutique froide mais bien « d’un environnement où il se sentira bien, dans lequel il sera certain de recevoir un accompagnement sur mesure ». Il est vrai que la clientèle de l’Experience Center, généralement des cyclistes cadres (sans mauvais jeu de mots) et CSP+, a des attentes bien spécifiques en terme de service. « Nos conseillers et techniciens sont bien formés et habitués à travailler sur du matériel Lapierre, on ne fait pas la course aux volumes », résume Boris, prenant à témoin les quelque 500 vélos vendus par an.

Fin novembre 2022, Lapierre a décroché l’agrément Savoir-faire 100% Côte-d’Or et le revendique sur l’entrée de son Experience Center, route de Langres à Dijon. © Antoine Martel

Hors les murs aussi

Très vite, l’Experience Center va donc commencer par étoffer sa gamme (80 modèles allant de 2000 € à 10 000 €), notamment en ce qui concerne le vélo de route. Ses équipes suivent aussi de très près le grand enjeu de l’électrification, « car les vélos Lapierre sont prévus pour être modulables ». 

En attendant, il y a déjà de quoi satisfaire les pratiquants, qu’ils soient vététistes, routiers ou cycliste urbains. Le Xelius SL 8.0 a été élu vélo de route de l’année en 2022 par le magazine Le Cycle. Côté VTC électrique, l’E-explorer ne s’est jamais aussi bien porté, alors que l’Overvolt GLP2 est considéré par les spécialistes comme « le meilleur enduro électrique du marché », en attendant son grand frère le GLP3. 

Sur place, les vendeurs et techniciens que sont Sophie, Romain, Théo et Loris vont aussi profiter de nouveaux aménagements. « L’achat d’un vélo est un moment important que l’on veut sacraliser, il faut créer l’événement », résume leur manager, prenant à témoin ces grands coffrets de bois qui serviront d’écrin lors de la remise  au client. 

Ces petites marques d’attention feront parler en dehors de l’Experience Center, c’est certain. Boris entend justement « repartir à la conquête de nos sportifs dijonnais, être l’interlocuteur naturel des petits et grands événements locaux comme le Vélotour, monter des opérations en centre-ville en faisant tester nos vélos… » Les idées ne manquent pas. Le potentiel est là, à portée de pédalier, pour se développer hors les murs. Et, au bout du chemin, « que le Lapierre Experience Center soit un partenaire sportif incontournable de la métropole dijonnaise. » Une évidence quand on s’appelle Lapierre.   —