— Si sa renommée viticole n’est plus à démontrer, la Côte-d’Or a encore tout à faire pour valoriser à sa juste place ses vastes forêts, pourtant aussi caractéristiques que la vigne. C’est toute la mission du Parc national de forêts, qui fête sa première année d’existence.

Entrer en Côte-d’Or, c’est découvrir une variété de paysages assez unique, avec la côte viticole, bien sûr, entre Dijon et Beaune, mais aussi la vaste plaine agricole de Saône, et les plateaux calcaires du Châtillonnais, parsemés de combes profondes. On parcourt, ici, un monde de forêts, sillonné de quelques vallées luxuriantes, qui caractérisent autant que la vigne un espace géographique très arboré. À vrai dire, le département est même l’un des plus forestiers de France, situé au 4e rang hexagonal avec environ 332 000 hectares, soit plus d’un tiers de sa surface. Une moitié des forêts ressort de la gestion privée, l’autre appartenant à l’État ou à des collectivités territoriales, gérée par l’Office national des forêts.

La diversité règne en maître, grâce à une topographie contrastée et à des expositions diverses. Sur les plateaux calcaires, de Châtillon-sur-Seine aux alentours de Beaune, les chênaies, hêtraies et charmaies occupent les sommets. Les versants sont le domaine des hêtres et des forêts de tilleuls. Évasées, les vallées abritent aulnes, chênes pédonculés et frênes. Étroites, elles sont le domaine des érables et des tilleuls. On ne s’étonne pas, non plus, de rencontrer les saules aux abords des innombrables cours d’eau qui sillonnent le plateau calcaire. 

Terre de chasse

Longtemps terre d’industrie du métal et voie commerciale, toujours terre de chasse, les massifs forestiers du nord du département abritent depuis fin 2019, le 11e parc naturel national français. Le Parc national de forêts, entre Champagne et Bourgogne, sur les communes de Châtillon (21), d’Arc-en-Barrois (52) et d’Auberive (52), couvre 241 000 hectares, dont plus de 56 000 hectares classés en « zone cœur », composée à 95 % de forêts, majoritairement de feuillus. Cette fois, c’est dit : la préservation de la biodiversité, la conservation et la valorisation touristique des atouts nature sont inscrites dans l’ADN de ces terres de cocagne pour les amateurs de grand air.

Un an après sa création, et une gestation de dix ans, il est trop tôt pour mesurer les effets de ce classement, que l’on dit garant de préservation, et ferment de développement touristique. Les 240  000 visiteurs et les 6 000 emplois attendus ne sont pas encore au rendez-vous. Mais dans ces terres rurales, que l’activité économique a désertées en même temps que les hommes, on sait les vertus de la patience. Une seule certitude. La forêt est là depuis toujours, et pour longtemps encore. Allez ! Respirez, cheminez, la nature vous attend.    —