— Avec 200 coopérateurs répartis entre la Côte-d’Or et le Mâconnais, l’Union des Vignerons associés des Monts de Bourgogne, issue du rapprochement entre deux grandes coopératives, propose une gamme complète de bourgognes. Surtout, elle le fait avec engagement, sur le socle de valeurs humaines et environnementalistes. Le vin a ici les arômes de la bienveillance. Et il est bon.

Dans les vignes du Mâconnais, Prissé est le fief de Vignerons des terres secrètes, l’une des plus anciennes et emblématiques caves coopératives bourguignonnes. Plus au nord, en Côte-d’Or, la Cave des Hautes-Côtes est elle aussi fédérée par l’esprit coopératif incarné par Nuiton-Beaunoy. Réunies depuis 2015 sous le blason commun Vignerons associés des Monts de Bourgogne, ces deux coopératives scellent désormais l’union sacrée du chardonnay et du pinot noir. Un rapprochement qui est loin de se limiter aux seuls intérêts commerciaux.

« Nous avons une vision commune de la coopération, nous travaillons depuis longtemps ensemble », résume Michel Barraud, doublement président de Prissé et de Vignerons associés. La solidarité et le respect de l’environnement sont au centre des décisions. Un positionnement largement partagé par son vice-président et alter ego de Nuiton-Beaunoy, Sébastien Hudelot, qui, tout en se félicitant « de ce grand mariage du blanc et du rouge », salue la nouvelle dimension marketing qui l’accompagne. Leurs marques respectives se sont imposées dans le paysage régional, grâce notamment au travail de fond conduit par le directeur général David Delaye, son directeur de communication Charles Lamboley et l’agence mâconnaise Album.

Michel Barraud, président des Vignerons des Terres secrètes, et son alter ego de Nuiton-Beaunoy, Sébastien Hudelot, célèbrent le grand mariage coopératif du blanc et du rouge. © Jean-Luc Petit

200 vignerons coopérateurs

La dream team est là, partagée entre l’exigence du terroir, l’engagement des hommes et une « com » adaptée au goût du jour, axée sur l’humain, la proximité et la bienveillance. En quelques années, le résultat est probant. Terres secrètes et Nuiton-Beaunoy ont fait un sacré bond en avant dans l’estime du public de proximité et des amateurs éclairés de bourgognes. Les marques ont de quoi fournir il est vrai. Elles représentent 1 300 hectares de vignes (900 pour Prissé et 400 pour la Cave des Hautes-Côtes), 200 vignerons coopérateurs (120 et 80), 70 salariés et toute la gamme des appellations que l’on est en droit d’espérer, de l’appellation régionale au grand cru.

« Soit 7,5 millions de cols en moyenne », rappelle Michel Barraud. Et une commercialisation judicieusement répartie en cinq parts égales entre la vente directe dans les caveaux de Vignerons associés (Prissé et Sologny dans le 71 ; Beaune et Sainte-Marie-la-Blanche dans le 21), une clientèle fidélisée de particuliers, la grande distribution, l’export et le secteur de l’hôtellerie-restauration. Donc pas de jaloux, tout le monde en profite. Il faut cependant aller chercher en profondeur les raisons de la mutation opérée. « L’ancrage territorial passe par l’exemple que nous donnons dans les vignes », rappelle à juste titre David Delaye.

David Delaye, directeur général des Vignerons associés des Monts de Bourgogne, a su trouver une vraie synergie entre les vins de la Côte-d’Or et du Mâconnais. © Jean-Luc Petit

Coopération et solidarité

Depuis 2013 pour Terres secrètes et 2020 pour la cave des Hautes-Côtes, les vignerons associés des deux coopératives sont en effet devenus des vignerons militants. Répondant à un cahier des charges qui les labellise « Vignerons en engagés en développement durable », ils font la promesse de tenir pas moins de 37 engagements ! La démarche couvre « le cycle de production complet, du travail du vignoble jusqu’à la bouteille que vous aurez plaisir à retrouver sur la table, en prenant en compte l’impact environnemental, économique et sociétal de chaque action ». Réduction des sulfites, préservation du patrimoine et des sols, bouteilles « écoconçues » en sont les mots clés. Tout comme l’insertion professionnelle, au moment des vendanges surtout, une préoccupation solidaire qui rejoint les valeurs originelles de la coopération.

À hauteur de cep, l’adhésion se fait en douceur. « Nous ne sommes pas là pour “fliquer” nos coopérateurs, ce sont de grands vignerons, ils savent ce qu’ils font et pourquoi ils le font. » Michel Barraud appartient lui-même à cette catégorie de gens de la terre, historiquement liés à la polyculture et à la coopération. « Les chiffres, ce n’est pas notre argument », développe le président de Vignerons associés. Sébastien Hudelot évoque pour sa part les vertus de la « confiance installée entre les hommes », qui s’ajoutent à celles, selon David Delaye, « d’un accompagnement cultural pensé en amont ». Les cuves et les professionnels de la vinification font le reste. Pour s’en rendre compte rien de plus simple qu’une visite sur place, « tout est offert à la dégustation ». Comment dire non ?    —


2 climats sur le pouce
Si vous voulez un Clos de la Roche, y’en a ! Un pouilly-fuissé premier cru, y’en aura bientôt, l’appellation vient d’être enfin promue par l’Inao. Deux exemples au top de ce que le sud et le nord de cette grande coopération peut offrir. La rédaction a eu la bonne idée d’ouvrir deux cuvées symboliques des deux caves en millésime 2018 : un saint-véran Croix de Montceau de Terres secrètes et un Hautes-Côtes de Nuits rouge Dames Huguettes de Nuiton-Beaunoy. Ces deux flacons sont un condensé de la Bourgogne. 
Le premier provient d’un climat du Mâconnais, situé tout près des roches de Solutré et Vergisson. Il allie à la fois la pureté des jolis chardonnays du sud tout en développant assez de matière pour une défendre une cause gourmande, comme la présence à ses côtés d’un grand ris de veau ou d’un fromage de chèvre AOP local.
À l’autre bout de la chaîne des sensations, le second est une star de ces Hautes-Côtes qui ne cessent de grimper dans l’estime des amateurs de bourgognes vifs et friands, accessibles et généreux, dignes du pinot. Ce petit joyau paré de notes de cassis et violette, tout en fraîcheur, se ferait bien une virée intime avec une volaille fermière rôtie par exemple. Bref, tout le bonheur du monde. Pour respectivement 12,10 euros et 11,35 euros la bouteille, il ne faut surtout pas s’en priver !
vignerons-associes.com

Nuiton-Beaunoy 
Cave des Hautes-Côtes de Beaune , 97 rue de Pommard, 21200 Beaune
03.80 25.01.03 – nuiton-beaunoy.fr

Vignerons des Terres secrètes 
Chai de Prissé, 158 rue des Grandes Vignes, 71960 Prissé
03.85.37.64.89 – terres-secretes.com