Tout Dijon a entendu parler de sa montre. Ce n’était en réalité que la première étape d’un projet bien plus ambitieux. Fabien Bardy prévoit de propulser sa marque dans l’univers du très haut de gamme, à une échelle internationale. Pour Dijon Capitale, le jeune entrepreneur explique ces grands mouvements.

Jeudi 25 novembre 2021, circuit de Dijon-Prenois. 200 personnes se pressent pour assister au lancement officiel de la marque Fabien Bardy. Animatrice, présentation en version augmentée du bijou, happening du magicien star des réseaux sociaux Donovan, effets spéciaux, photographes, petits plats dans les grands… Le Talantais de 22 ans a pris soin des moindres détails. De nombreux « décideurs » (ainsi les nomme-t-on), chefs d’entreprise, hôteliers, concessionnaires et médias partenaires ont suivi le mouvement.

La soirée a fait parler dans un paysage local plus vraiment habitué à ce genre de météore. Il suffit d’entrer « Fabien Bardy » sur Google pour saisir l’ampleur du phénomène médiatique. Cette soirée l’a confirmé. « En une semaine, j’ai reçu une quarantaine de propositions de toute nature, j’ai échangé avec un responsable de LVMH, on m’a proposé des expositions à Dubai, des placements dans des films… Avec Alain, il a fallu établir des priorités. »

Un mentor

Alain Servonnet, le papa de sa petite-amie, est son associé et mentor. Ce chef d’entreprise contaminant, passionné de belles mécaniques (parrainé au Club Ferrari par un certain Albert Uderzo !) a roulé sa bosse dans différents business avant d’investir le terrain immobilier. Son expérience et sa hauteur de vue ont permis d’accélerer considérablement les temps de passage habituels pour ce genre de projet. Cette relation tuteur-apprenti est le socle de l’aventure. 

Elle permet au jeune homme d’avoir les aiguilles qui tournent dans le bon sens et d’évoluer librement dans les réseaux d’entrepreneurs tels que la CPME Côte-d’Or. Fabien se nourrit de ce cheminement. « J’ai rencontré des personnes improbables, qui me paraissaient hors de portée. J’ai tellement appris en quelques mois que c’en est même compliqué à décrire. Ne serait-ce que tenir un discours devant 200 personnes, ce n’est pas inné ! » Pas faux.

Levée de fonds

Sauf que la montre en question, elle, a déjà fait son temps. Azura était un modèle de lancement à 690 euros, en édition limitée à 200 unités. Ses heureux propriétaires peuvent se targuer d’avoir un modèle collector avant l’heure. Car un horloger suisse réputé et d’autres personnalités ont glissé un conseil de taille : « Ce que tu fais, c’est bien, mais il faut monter en gamme. Le marché des montres entre 1 000 et 5 000 euros est complètement saturé. » Fabien est souple. Il écoute et apprend. Un réseau d’experts en tout genre est alors constitué pour l’entourer, « car il faut bien reconnaître que c’est un univers qui nous passionne autant qu’il nous dépasse ». Conception, packaging, communication, avocats spécialisés dans les levées de fonds à hauteur de plusieurs millions d’euros…

Le tour de table est du genre solide. « Des gens fiables, qui partagent nos valeurs et vont aider l’entreprise à progresser. »

2023, nouveau monde

2022 sera donc le millésime transitoire entre un projet qui, de son propre aveu, « est presque allé trop vite, donc comportait le risque de faire retomber le soufflé » et la structuration d’une entreprise beaucoup plus ambitieuse dans son positionnement et son modèle économique, qui vise un rayonnement international à moyen terme. Si tout se passe comme prévu, 2023 verra le lancement d’une nouvelle gamme « FB » alliant « le savoir-faire suisse reconnu dans le monde entier et l’imagerie du luxe à la française ». 

Le bijou sera ultra exclusif jusque dans ses entrailles, grâce à un mécanisme créé spécifiquement. Cette étape propulserait la marque Fabien Bardy dans un nouveau monde, celui du droit d’entrée à cinq chiffres. Sacré mouvement. Le dirigeant n’est encore qu’au début de sa propre construction, mais après s’être laissé une porte de sortie étudiante au cas où le projet capoterait, il sait pour de bon de quel métal il est fait : « J’ai découvert le monde de l’entreprise et ai beaucoup appris sur moi par la même occasion. Mon crédo, c’est d’avoir de l’audace, mais toujours respectueusement, en sachant être patient. » C’est une saine façon d’entreprendre. Le temps vient à bout de tout, Fabien est bien placé pour le savoir.