Le marché de l’immobilier tangue mais se réinvente. À l’image du projet Belles Houses qui, à l’entrée sud de Dijon, permettra à près de 140 foyers de vivre dans des maisons à ossature bois, avec un peu de jardin et beaucoup de confort, à prix accessible. Alors, elle est pas belle la vie ?

L’immobilier traverse une période délicate, à la croisée des chemins de la guerre énergétique consécutive à la guerre en Ukraine, de l’état d’urgence climatique et d’un contexte de fragilisation générale issu de la crise sanitaire. On a connu des périodes plus faciles, plus propices à l’épanouissement du secteur du bâtiment, le fameux et récurrent baromètre de notre santé économique. Car lorsqu’il va… tout va.

Faut-il pour autant baisser les bras ? Sûrement pas. Cela ne ressemblerait d’ailleurs pas au volontarisme de Pierre Pribétich, premier vice-président de la métropole et principal acteur de l’urbanisation de l’agglomération. « Nous compensons la tendance par des mécanismes de régulation, tout en ayant l’obligation de remettre le patrimoine existant en état et de provoquer l’accélération de l’isolation des bâtiments », analyse l’élu, face à un parc de 120 000 logements qui doit lui aussi relever les défis d’une société en attente sur ce sujet. Ici, comme ailleurs, dans un idéal absolu, près d’un logement sur deux mériterait d’être réhabilité. C’est l’un des gros marqueurs du changement actuel.

Nouveaux défis

Parmi les éléments de réponse, il y a Response, ce programme éco-responsable de Fontaine d’Ouche. Tout un quartier devenu « laboratoire pour l’expérimentation de solutions pour construire une métropole neutre en carbone » et un exemple européen de « l’autosuffisance énergétique locale ». Pour le reste, c’est un peu plus compliqué. « Sans être grand devin, nous aurons affaire à un ralentissement de l’activité, concède Pierre Pribétich, alors que nous n’allions pas assez vite en matière de construction. »

En attendant le retour des grands travaux, certains dossiers méritent un regard attentif. C’est le cas au sud de la métropole, dans l’écoquartier Arsenal. En retrait de l’ancienne Minoterie (aujourd’hui devenue pôle de création jeune public), Dijon Métropole a imaginé Belles Houses, un étonnant programme de logements évoquant le style Bauhaus, positionnés pour l’accession à la propriété. Près de 140 en tout, faits de bois, à quelques pas du tramway et de nombreuses commodités.

 Le promoteur dijonnais Sopirim, avec l’expertise de l’architecte Godart + Roussel, propose des concepts comme la maison-pilotis, la maison-terrasse ou la maison-appartements (voir photo). © Sopirim

Voisin Immobilier est l’autre promoteur à avoir remporté l’appel d’offres Belles Houses. Avec l’architecte Studio Mustard, il livre une approche colorée, dont la livraison finale est prévue fin 2024. © Architectes Domum / Studio Mustard

Du bois et un peu de jardin

Après un appel d’offres public, le projet a été confié à deux binômes de promoteurs et d’architectes : Sopirim et Godart + Roussel d’une part (69 logements dont 25 maisons individuelles), Voisin Immobilier et Studio Mustard d’autre part (67 logements, dont 25 maisons individuelles). Pour Eudes-Guilhem Marino, cette première ne manque pas d’attrait : « Chez Sopirim, nous avons plutôt l’habitude de travailler sur les hauteurs. Là, nous devons composer avec du R+1 ou R+2 (ndlr, 1 ou 2 étages) et des logements indépendants. » Soit 3 immeubles de 5 logements, 11 collectifs de 3 unités et 25 maisons individuelles.

Chaque logement a sa propre entrée et son espace jardin. C’est sur ce point que se lit, au-delà de la présence rassurante et naturelle du bois, le cahier des charges voulu par une population montante en quête d’indépendance, qui rêve d’un peu de jardin et de ville en même temps, tout en ayant le sentiment d’être en phase avec la protection de l’environnement. Une quadrature du cercle à laquelle s’ajoute l’inconditionnelle accessibilité financière.

Le résultat est là, il fonctionne. Les réservations suivent. À près de 3 800 euros le mètre carré, et des surfaces efficacement exploitées, qui vont de 57 à 83 m2, l’acheteur évolue dans des budgets allant de 220 000 à 270 000 euros en ce qui concerne l’offre de Sopirim. Ce qui, au vu de l’emplacement, de l’originalité architecturale et des qualités nombreuses du bois, peut être considéré comme une bonne affaire. Il n’y a plus qu’à signer pour Belles Houses. 


Belles houses : du bauhaus à Dijon
Jouant sur une évocation au style Bauhaus et sur l’épure de l’ossature bois, le programme Belles Houses (estimé à 33 millions d’euros) est en train de pousser sur l’écoquartier de l’Arsenal. Il est question de 136 logements individuels, du T2 au T5, dont 50 maisons individuelles de 95 m2. Bois, terrasses, jardins et balcons sont au menu de ce projet qui mise aussi sur les espaces partagés. Le promoteur dijonnais Sopirim, avec l’expertise de l’architecte Godart + Roussel, propose de son côté des concepts de maisons comme la maison-pilotis, la maison-terrasse ou la maison-appartements (voir photo). © Sopirim